Ma premiere rencontre! Ma premiere journee! La chance est de mon cote! (Avec Taini Miller)

Quelques jours à peine venaient de s’écoulait depuis l’arrivée de Taini en ce lieu. Tout lui semblait différent : les gens, les monuments, la structure même de la ville et surtout, la végétation.
Non pas qu’elle fut idiote ou ignare, loin de là. Ce genre de chose elle l’avait vu mainte fois dans les livres, sur les images internet ou lors de ses voyages sur la côte avec ses parents, parents qui l’empêchait de trainer trop près des plages.
Non, elle avait juste, pour la première fois, le droit de se balader librement sans avoir à sentir le poids d’une personne aimante, trop emplie d’affection.

Un sourire guilleret aux lèvres, elle se baladait au gré des carrefours qui croisaient son chemin à travers de petits chemins détournés, à l’écart des autres. Elle s’y sentait pousser des ailes… Au figuré bien sur ! Les ailes, seules les fées pouvaient en avoir et il n’y en avait pas, ou si peu, dans sa ville qu’elle n’en avait encore jamais vue. De ce qu’elle savait ces dernières étaient cantonnées à un seul élément.
Quelque part, Taini les plaignait. Quelle tristesse ce devait être de ne pouvoir utiliser qu’un, et un seul, élément parmi tous ceux que la terre nous offrait.

Perdue dans ses pensées, Taini arrivait déjà près du Dating center, oubliant la présence des passants qui se faisaient de plus en plus nombreux à mesure qu’elle quittait les petites rues. Pourtant, instinctivement, elle les évitait de peu en sentant leur présence.
Tous, sauf une !
Elle devait être toute aussi absorbée que la métisse pour la heurter. L’impact fit trébucher Taini qui tomba au sol, fesses les premières - heureusement pour elle.

« Aïch ! Désolée…» marmonna-t-elle tout en se massant l’arrière-train, pensant que l’inconnu qu’elle avait heurtée était parti aussitôt.

Pourtant, une main tendue la détrompa. L’inconnu ce trouvait être une jeune fille. Une « hipster » visiblement : talon compensé et couleur flashy sans oublier de longs cheveux ondulés agrémentés d’un petit accessoire. Une fashionista quoi ! Cela lui rappela brièvement sa sœur.
Empoignant le bras tendu, elle tira dessus pour se relever et put ainsi mieux s’épousseter le derrière, écoutant cette fois-ci la ribambelle d’excuse de la fashionista.

« Non, non. Ce n’est rien, j’étais ailleurs moi aussi… » La coupa-t-elle. « Tu ne t’es pas fait mal ? »

Question stupide lorsqu’on rentre dans quelqu’un, mais politesse oblige.

« Non, mes fesses ont amorties la chute. » Répondit-elle simplement tout en refusant le calmant d’un geste de la main

Elle pouvait au moins soigner quelques contusions telles que des bleus, pas la peine de gaspiller un calmant pour si peu.
D’ailleurs, pourquoi cette fille en avait-elle sur elle ? Il était vraiment rare de nos jours de voir des gens se trimballer avec ce genre de choses. Surtout ici, une île réservée à ceux pratiquant la magie. Au Nebraska, elle avait certes souvent vue des filles avec des pansements ou même quelques cachets d’aspirine dans leur sac, mais c’était des humains.
Enfin soit, elle n’allait pas questionner quelqu’un sur ses pratiques et habitudes.
Surtout pas une inconnue, en plus.
L’incident était clos, ne restait qu’à dire au revoir et tout cela ne serait qu’un souvenir d’ici deux heures.

Taini s’apprêta donc à saluer la brunette lorsqu’elle s’aperçut que cette dernière semblait ailleurs, perdue dans ses pensées.

*Mon dieu ! Pourvu qu’elle ne se soit pas tapé la tête et soit en train de planer. Ca, je ne sais pas le soigner moi… * gémit l’amérindienne dans ses pensées.

Elle qui avait juste voulu se balader un peu après avoir un peu aménagé son chez elle, visiter un peu le coin par ses propres moyens. Fouiller l’île quoi !
Avait-elle un don pour attirer les gens, elle qui cherchait à les éviter ? Elle espérait bien que non.

« … »

Elle voulut lui demander si tout allait bien, mais elle se tut. La demoiselle venait de revenir à elle et se mit à lui sourire doucement. Un sourire qui semblait plus rassurant que sincère.
Mais bon, tout ceci ce n’était pas les affaires de Taini et elle avait à plusieurs reprises appris que les affaires des autres, mieux valait ne pas s’en mêler.

« B… Bien… » Entama-t-elle bredouillante, vouloir clore l’épisode ans trop savoir comment l’annoncer après avoir pu observer la jeune fille à moitié absente l’instant précédent.

Visiblement, la chance était du côté de Diane. Elle au moins avait pu voir des affiches concernant diverses boutiques et autres publicités inutiles de ce que Taini avait compris. Mais il fallait avouer que Taini n'était pas vraiment sorti depuis son arrivée et n'avait pas non plus cherché d'endroit de ce genre où aller trainer. A quoi bon y aller seule ou avec des gens à qui l'on ne peut faire confiance?

Elle expira en souriant calmement.
Ba, la vie était ainsi faite et au moins son arrivée ici n’avait pas été lisse et sans remous, lui offrant de quoi écrire à sa sœur.

« Le salon sert aussi à manger ? » s’enquit-elle d’une voix un peu plus sûre.

Sa gourmandise empiétant sur ses inhibitions, elle avait soudainement une envie personnelle d’y aller. Elle cherchait déjà à deviner quel genre de pâtisseries ils pouvaient bien servir.

Vraiment, Diane était une jeune fille on ne peut plus extravertie. Tout ce qu’elle pensait, elle le disait. Avec d’autres, Taini aurait sans doute cru à de la machination, mais cette dernière transpirait la candeur et la naïveté.
Elle n’allait pas lui en vouloir, ni même lui reprocher. Quelque part, elle l’enviait. Une vie insouciante, ça devait être chouette quand même.

« Ah… Ah bon ? » Bafouilla-t-elle devant la déclaration de la jeunette.

Elle hésita avant d’émettre sa propre opinion.

« Je préfèrerais… une tarte aux fruits. » dit-elle d’une voix retenue. « Enfin, cela nous le décideront lorsque nous liront leur carte. » ajouta-elle en souriant doucement, sous-entendant qu’il faudrait peut-être s’y diriger et voir sur le moment.

[HS : Désolée du retard, j'espère que mon rp ne te déçois pas ^^']

Finalement, Diane se mit en route, suivit de peu par Taini, réservée. D’ailleurs, la jeunette ne semblait pas non plus encline à engager la conversation, ce qui n’était pas pour lui déplaire.
Mais du coup, Taini se questionna.
Ainsi donc Diane serait-elle une timide, contrairement à ce qu’elle laissait paraitre ? Décidément les gens ne ressemblait que peu à ce qu’il montre en publique. Mais bon, Taini ne devait pas juger. Surtout là-dessus, car elle n’était pas non plus le genre de personne honnête avec elle-même.

Chacune perdues dans leurs pensées, elles continuaient leur chemin silencieusement. Ce fut finalement la fée qui engagea la conversation en première.

« Oui » répondit Taini. « Toi aussi ? »

Question stupide.
Elle lui avait dit il ya peu que c’était la première fois qu’elle venait ici. Elle ne devait pas être ici depuis longtemps.
Seulement, cela n’aurait guère engagé la conversation que de lui montrer qu’elle était attentive et éludait le moindre détail. Surtout ce dernier point…

Hier ? Elle était vraiment arrivée ici tout récemment. Et pourtant, elle se débrouillait mieux que Taini.
Cette dernière haussa les sourcils à cette pensée. Décidément, elle avait encore du chemin à faire avant d’être capable de se débrouiller seule, elle. Il lui avait fallut l’aide d’Elwing pour trouver sa maison.
Qu’elle empoté elle faisait, sincèrement.
Et puis il fallait bien avouer que la chance, c’était bien la chose qui lui manquait, contrairement à Diane. Par ailleurs, cet avis lui donna une impression de déjà vu.
Mais bon, peut-être n’était-ce qu’un ressenti.

« Oui, si on veut. » répondit-elle en esquissant un sourire.

Elle ne pouvait guère lui avouer qu’elle cherchait le trajet qui, aux heures de pointes, auraient les rues les moins bondées ? Cela lui aurait vraiment donné une idée d’elle très, étrange. Mais qui aimerait être bousculé par une masse de gens ?
Surtout si de surcroit, on a du mal avec les autres ?
Personne selon Taini.

Taini marqua un arrêt, abasourdie par la question qui tombait comme un cheveu sur la soupe.

« Pa… Pardon ? » Demanda-t-elle, certaine d’avoir mal entendu.

Elle tenta de se ressaisir. Une telle question… Soit Diane était une fille étrange, vraiment étrange, soit elle cachait bien son jeu et derrière ses airs de gentille fille, elle était bonne manipulatrice.
De nouveau, les angoisses de Taini lui traversaient la tête alors qu’elle continuait de sourire intriguée à la demoiselle.
Finalement, elle agita la tête comme pour se remettre les idées au clair.

« Non, ce n'est rien. Tu me demandais donc si je préférais sortir la nuit ou le jour ? » continua-t-elle, préférant faire comme s’il s’agissait là d’une question banale. « Je ne sais trop, l’un comme l’autre sont tout aussi beaux. »

Comme vous l’aurez compris, Taini répondit à la question comme si Diane lui avait simplement demandé qui de la nuit ou du jour elle préférait, et non quand elle appréciait le plus sortir. Méthode simple et efficace d’éluder une question gênante.

Taini comprit bien vite que la question n’était formulée telle que l’aurait désirée la jeune fille à la vue de son attitude gênée. A moins que ce ne fusse le sursaut ahuri de Taini qui l’ait rendu mal à l’aise. Cette seconde hypothèse n’effleura qu’à peine la jeune femme qui sourit doucement derrière ses mèches en la voyant essayer de se rattraper.
Elle aussi avait-elle peur d’être jugée ? Sur cette dernière question le regard de Taini se fit vague, réfléchissant à ce qu’une demoiselle comme Diane pouvait bien avoir d’étrange à cacher. Cela ne dura que quelques instants, juste assez pour laisser Diane terminer ce qu’elle avait à dire et laisser Taini entendre son dernier mot : poèmes.

Tiens donc, elle écrivait. La brune fut surprise. Elle lisait beaucoup certes, mais n’écrivait que rarement, voir jamais. Et des poètes, il fallait bien avouer qu’elle en avait rarement vu. Notamment grâce à son cercle d’amis excessivement développé.

« Tu écris ? » s’enquit alors la métisse alors qu’elles continuaient toutes deux leur marche vers le café. « Cela doit être beau de pouvoir écrire ce que l’on a sur le cœur. » ajouta-t-elle en souriant doucement comme une grande sœur.

Non, non, ce n’était pas parce qu’elle lui souriait avec la douceur d’une sœur qu’elle la considérait déjà comme membre de sa famille ou une amie proche et qu’elle serait prête à lui confier tous ses secrets intimes. Non. Mais ces hésitations et ses phrases tâtonnantes rappelaient à Taini celle qu’elle était. Evitant tout conflit, cherchant à ne pas être mal vue. Et ces similarités semblaient créer un petit lien entre Taini et elle – du moins pour Taini – ce qui expliquait ce doux regard.

Merci avait-elle répondu dans un sourire mêlé de gêne et de contentement. Pourtant, Taini n’avait absolument pas l’impression d’avoir dit, ou fait, quelque chose qui puisse la rendre heureuse ou mal à l’aise. Elle avait juste dit… Une vérité générale.
La brune haussa les épaules. Décidément les voies du sei… ah non ! Mauvaise phrase… Décidément, les voies de la sociabilité étaient impénétrables pour Taini, mais elle avait fini par faire avec et n’en était pas encore morte.
Poliment, Taini tint la porte à la demoiselle avant de rentrer à sa suite. Discrètement, ou plutôt du plus discrètement qu’elle put, elle fureta la pièce du regard.
Okay.
Les gâteaux à la crème était à droite, les léger à gauche et tous triés en fonction de leur composition : chocolat ou fruits. Un sourire ravi s’afficha sur le visage de la jeune fille tandis que son accompagnatrice s’était ruée vers la droite, sur le fraisier.

Vraiment, cette Diane était étrange. Par moment elle semblait toute chétive et timide et la seconde suivante, elle se ruait jovialement vers l’objet de son attention. A bien y regarder, en sa compagnie Taini commençait à comprendre pourquoi, outre ses quelques problèmes d’ordres écailleux, elle était si peu douée dans les relations humaines.
Le rythme !
Ce rythme si tumultueux qu’elle n’arrivait jamais à le suivre.
D’ailleurs, la demoiselle avait déjà commandé une part, enfin il lui semblait à moins qu’il ne s’agisse en fait du gâteau entier, et lui demanda aussitôt où elle désirait s’asseoir.

« Euh… Celle que tu désire. » Répondit-elle ne sachant trop quoi répondre. « Je ne sais encore ce que je vais choisir. Assis-toi je te rejoins dès que j’ai passé commande. » Ajouta-t-elle posément.

Laissant Diane s’asseoir à la place qu’elle guettait depuis leur arrivée, elle commanda une part de crumble au cassis et demanda s’il était possible d’apporter la carte des boissons à leur table. Ce que le serveur lui répondit par l’affirmative avec un grand sourire qui la mit mal à l’aise.
Sa petite besogne effectuée, Taini retourna rejoindre la petite fée.

« Je… Je me suis permis de demander la carte des boissons. »Dit-elle soudainement prise d’un doute face à son zèle.

Seul le bruit pressé des pas de Diane permit à Taini de deviner la vivacité avec laquelle la jeune fille se ruait sur sa place tant désirée. Ce qui, d’ailleurs, la fit sourire, surprenant le serveur qui prenait sa commande.

Arrivée près de Diane et lui ayant énoncé sa gène face à son empressement en ce qui concernait la carte, Taini s’assit en face de la jeune fée légèrement rassurée grâce à la réponse de cette dernière.

« Ça me rassure alors » répondit-elle tout en s’asseyant, attendant par la même que sa part de crumble arrive avec la carte.

Heureusement pour les deux jeunes filles, les deux ne tardèrent pas à arriver puisqu’en effet un blanc s’était installé entre les deux demoiselles. Pour il s’agissait de son naturel social et pour l’autre, une autre absence de réflexion.
Le serveur déposa la part devant Taini puis lui tendit la carte, à elle et à sa partenaire. Le tout bien évidemment agrémenté de l’incontournable sourire ravageur du commercial. La magicienne le remercia d’une voix faible avant que ce dernier ne parte s’occuper d’un autre client pour ensuite se tourner vers la fée.

« Bien… Goûtons donc à ces pâtisseries. » proposa-t-elle, essayant d’être plus sociable.