Une virée shopping, une rencontre dans une boutique, c'est bien un coup du destin! (Avec Elwing Keitaro)

Un métier noble et généraux ? Cela fit sourire Elwing. Oui, sans doute après tout. En tout cas ce qui était sûr c'est qu'il n'était pas reposant. Régulièrement le matin, elle était debout aux aurores, et le soir elle se couchait alors que la lune était déjà haute. Pendant la journée, elle ne faisait le plus souvent que courir sans cesse d'un bout à l'autre de l'île, voire même plus loin depuis qu'elle avait retrouvé l'accès à Gardenia, située sur le continent. Et pourtant, elle n'aurait arrêté ça pour rien au monde. Non seulement cela l'empêchait de trop réfléchir, mais elle y avait même retrouvé un certain plaisir, chose plutôt étonnante mais pas désagréable.

Elle sourit à nouveau devant l'air enthousiaste de la jeune fée racontant son secourisme, plutôt improvisé. Elwing avait un peu de mal à imaginer comment on faisait un massage cardiaque à une tortue et doutait de l'efficacité sur une personne consciente (d'ailleurs cela pouvait se révéler dangereux sur une personne sans problème cardiaque) mais la jeune fille devait être petite, et elle minimisa donc tout cela. Après tout, il ne semblait pas y avoir eu de mal de fait, sinon elle n'en parlerait pas ainsi.

Son œil accrocha soudain une vitrine qu'elle dévisagea quelques instants.

« Au risque de changer totalement de sujet, ce magasin est bien une animalerie ouverte ou bien je deviens totalement myope ? »

En effet, si l’emblème d'une animalerie se balançait doucement au gré de la brise d'une fin d'après-midi estivale, aucune lumière ne sortait des fenêtres malgré un semblant de panneau « ouvert » sur la porte. Pourquoi « semblant » ? Eh bien parce que les deux jeunes femmes étaient à bonne distance de la boutique, et que le panneau était intolérablement petit, alors Elwing avait des doutes. Mais en principe, le vert, ça veut bien dire ouvert, non ?

Je tourne la tête et je trouve l'enseigne de l'animalerie en question. Je fais remarquer:

"Tu n'es pas myope..... ou nous le sommes toutes les deux. Une animalerie!"

Je cours avec Milky a mes bras qui se réveille en sursaut. Je le caresse doucement pour, en quelque sorte, m'excuser et je lui fais montrer du doigt les jolies peluches et chatons, ainsi que les oiseaux en tout genre exposés derrière la vitrine. Je n'ai jamais vu de pareils animaux de toute ma vie. De nouvelles races peut-être. Les oiseaux sont parés de plumages aux couleurs chatoyantes et exotiques et les chatons avec des oreilles pointues comme ceux d'un elfe avec des queues étranges. Le magasin s'appelle le "Show of Pets"

Ravie, je m'écrie de toutes mes forces:

"Viens Elwing! Regarde le bel oiseau!"

Je sursaute de partout.... je cours comme un lièvre affamé pour atteindre le magasin. Même si je ne sais pas d'ou vient Milky ni pourquoi il est si a l'aise avec moi, mais je vais quand même prendre soin de lui comme si cela a été une mission que l'on m'a confié. Je ne peux pas résister a son charme, il est si mignon!

J'entre dans le magasin qui est visiblement ouvert et a la seconde même, j'entends criailler de partout avec quelques miaulements et aboiement. Je ne fais pas attention et fais un salut de la main au vendeur. Je regarde les peluches et Milky remue de plus en plus, il a sans doute envie de visiter. Je le pose au sol et il commence a jouer et sautiller autour d'un gros nounours brun. Je souris, j'ai envie de le prendre en photo. Je continue ma tournée et je cherche activement un joli collier pour officialiser, d'une certaine manière, notre rencontre. Cette dernière a eu lieu la première journée que j'ai passé a Fairy Dust. C'est quand même étrange de l'avoir vu au-dessus du livre de magie, comme si elle m'a attendu toute la soirée que j'ai passé chez Crystal. Je regarde encore et encore en faisant quelques fois des petits coucous aux animaux que je croise. J'ai trouve! 10 DM...... C'est pour mon Milky après tout! Je lui accroche autour du cou le ruban et le montre a Elwing en m'exclamant:

"Ouah que c'est beau! Qu'en penses-tu?!"

Bon, ça la rassurait sur sa vision alors. Tout allait bien. Mais on ne lui enlèverait pas qu'une boutique ouverte sans lumière dans les vitrines, c'était bizarre. Peut-être était-il en liquidation ? Ce serait dommage, car l'endroit était, une fois la porte franchie, plutôt bien sympathique. D'un regard scientifique expert, Elwing jaugea d'un coup d’œil la santé des animaux présents, et lorsqu'elle fut rassurée se permit de sourire et de regarder le contenu de la boutique. Quelque peu plus timide que le chat de Diane, Erwan se réfugie dans les jambes de sa maîtresse qui le prend bien vite dans ses bras, continuant sa visite des lieux. Elle regarde le chaton s'amuser, puis sa maîtresse lui trouver un ruban. Elle ne sait pas quelle histoire les lie, ces deux-là, mais ils ont l'air de bien s'entendre.

« Oui, charmant. Ca lui va très bien. »

Un mouvement brusque de son chat l'incite à le regarder. Il semble fixer quelque chose. Son regard suit la direction et tombe sur un oiseau, dans un coin, qui semble la fixer sans un bruit. Elle se dirige vers lui et tend sa main pour lui caresser le plumage, mais le vendeur l'arrête.

« Il est assez sauvage vous savez. On l'a trouvé y a pas longtemps il s'était écrasé, problème à l'aile. Il se remet, mais il reste farouche. Attention à pas vous faire pincer. »

Le regard de la jeune femme n'a pas quitté les grands yeux noirs de l'oiseau. Il se passe quelque chose, c'est indéniable. Sa doigt vient caresser le sommet de la tête de l'oiseau, et avec ce contact c'est comme si un nouveau lien venait se créer entre eux, alors que l'oiseau émet un petit cri.

« Combien pour l'oiseau, plus un nécessaire de fauconnerie ? »

Note, il faudra que je me serre la ceinture pour la fin du mois … Tant pis. Je sens qu'il me le faut. Il va d'ailleurs falloir que je te trouve un nom ...

300 DM, 200 pour l'oiseau et 100 entre le gant, et les autres accessoires et nourriture, autant qu'un mois de loyer. Mais elle n'en a que faire. Presque docilement, sous l’œil étonné du vendeur, l'oiseau déplie ses ailes pour s'équilibrer et vient en clopinant se poser sur sa main. Elle a un regard pour ses deux « compagnons » qui s'entendent déjà comme larrons en foire, et son sourire s'agrandit. Puis elle revient, le moment d'enchantement coupé, vers Diane.

« Pardon, je crois que je me suis laissée distraire. La prochaine fois qu'on rentre dans un magasin, confisque-moi mon porte-monnaie ou je vais finir à la rue ... »

Dite sur le ton de la plaisanterie, la remarque pouvait cela dit s'avérer logique, il allait falloir qu'elle se calme sérieusement sur les achats, au risque d'une crise financière notable qui ne serait profitable à personne.

« En avons-nous fini ici, ou restons-nous encore un peu ? »

Il allait bien falloir qu'elles finissent pas partir, mais ... elles n'étaient pas pressées, et l'endroit était agréable.

L'oiseau en question.

Je ris a sa remarque, j'acquiesce d'un geste de la main et je regarde l'oiseau en question. C'est un faucon si je ne me trompe pas. J'ai comme un pressentiment, un sentiment que je ne peux pas nier, un poids dans la gorge. Je ne sais pas ce qui m'arrive.
Je lui dis alors:

"Tu demandes ça a la mauvaise personne, je suis une accro au shopping! Oui, oui, Mesdames et messieurs, une shopping addict!"

Je mets mes mains sur mes lèvres, je l'ai dit a voix haute. Je continue mais avec une voix plus douce et plus calme:

"Je prends deux, trois petites choses et on peut partir..."

Il se fait tard et l'embarcadère part a 22 heures si je ne me trompe pas. J'aimerais pourtant y rester.... C'est si agréable, ces moments avec elle.... Je ne veux pas que tout ça s'arrête! Je veux rester....
Je regarde Elwing d'un air un peu triste avant de me ressaisir de suite pour qu'elle ne s'inquiète pas. Je regarde un peu les jouets et accessoires. Je prends une gamelle blanche avec des fleurs de cerisier dessinées tout autour. Je le mets sur le comptoir. Ensuite je pars voir un doudou. Je prends un petit ours a collerette bleue avec un bonnet et le nounours que Milky câline. Je me rends compte que c'est un koala. C'est mignon ça!
Je passe a la caisse, regarde autour de moi par réflexe et jette un oeil a la facture que le vendeur m'a passé. 39 DM! 10 pour le ruban, 15 pour la gamelle et 7 chaque peluche....
Je finis de payer et me dirige vers Elwing et dis soudainement sans réfléchir:

"Mila n'est pas venue cette fois, ouf...."

Je sors du magasin avant même qu'elle n'ait pu sortir un mot et lui tient la porte. Je taquine Elwing:

"Le carrosse de madame est prêt!"

Tsss ... C'est malin, ça.

Mila ? Qui est Mila ? Enfin si ce n'est pas trop indiscret, bien sûr ...

Je regarde un moment dans le vide avant de lui répondre:

"Je ne le sais pas moi-même.... Elle apparait dans mes rêves, du moins je l'entends pendant la nuit. Et lorsque je m'évanouis, je l'entends en train de me lancer des énigmes ou des choses du genre...."

J'ai peur, qu'a ce moment-même, elle me prend pour une folle sortant d'un asile de fou. Je crois qu'on est devenue amies, n'est-ce pas? Une amie... Une chose que je n'ai pas côtoyé très souvent. Je dois juste ne pas douter en elle, tout simplement. On verra bien ce qui se passera ensuite. Mila.... Pourquoi ce nom n'arrête pas de me tourmenter et pourtant, je repense a sa voix si chaleureuse. Ce son m'a appairé la première fois que je l'ai entendu. Fée du destin,... j'ai peur de ne jamais comprendre la signification.

Il fait enfin nuit a Gardenia, les étoiles brillent haut dans le ciel: Jamais je ne cesserai de les admirer.

Je marche lentement et surement sur la route pour ne pas trébucher comme une vraie étourdie. Milky dort dans mes bras, les sacs du shopping qui pend de mon bras droit. Le son de sa respiration est presque imperceptible. Les brises du soir caressent mes cheveux et ceux d'Elwing.

Mon coeur bat a toute allure car j'ai ce pressentiment qui m'habite encore, une sensation assez désagréable. Je regarde le faucon voler, comme je voudrais voler comme lui....

Une personne qui apparait dans ses rêves, ou quand elle s'évanouit, et lui pose des énigmes ... Elwing se demande un instant si Diane ne lui raconte pas des mensonges, mais le ton sérieux et l'air ailleurs de la fée la dissuade. Et puis quelque chose lui dit qu'elle ne lui mentirait pas, ou au moins pas sur un truc comme ça. Elles continuent leur route quelques instants en silence, pendant qu'Elwing réfléchit.

Est-ce une conséquence de ses évanouissements, ou bien une cause ? Est-ce bénéfique ou maléfique ? Elle doute que ce soit une invention de Diane, psychose mentale quelconque. Cette jeune fille ne semble pas sujette à des crises de ce genre, elle l'a suffisamment côtoyée dans la journée pour en témoigner. Et puis, d'un seul coup, quelque chose lui revint en mémoire. Est-ce lié ? Peut-être. Elle se sent comme obligée d'en parler, même au risque de dire une bêtise.

« Est-ce que ... "Mila" aurait un quelconque rapport avec ces "fées millénaire" dont tu parlais avant de t'évanouir tout à l'heure ? »

Si ça avait un rapport, il y aurait là un fait intéressant médicalement à noter, et peut-être plus inquiétant mentalement parlant. Car si cette Mila arrivait à provoquer des évanouissements à distance, cela pourrait se montrer dangereux pour Diane ... Enfin celle-ci n'avait pas l'air de la percevoir comme une menace, plus comme un réel mystère ... Alors Elwing décida de laisser la curiosité et l'investigation seules prendre le pas sur l'inquiétude.

Les fées millénaires.... certainement. Je n'en ai jamais entendu parler auparavant, ce nouveau mystère est pire que le fait d'avoir su que je suis une fée! Je me sens trop secouée par toutes ces nouvelles choses. Elles viennent toutes en même temps!
Je ne la fais pas attendre et affirme son hypothèse:

"Oui, c'est elle qui m'en a parlé il y'a quelques jours."

Est-ce que je lui parle "des fées du destin et de la prophétie" ?

"Elle me fait d'abord venir dans un lieu totalement étrange et que je n'ai jamais visité, du moins... je ne m'en souviens pas. J'ai toujours l'impression de les avoir déjà vu.... C'est pour cela que je cherche des informations a leur sujet et j'ai au moins trouvé une piste, je ne t'en remercierai jamais assez!"

Je souris pour ne pas l'inquiéter, j'ai peur qu'elle tombe dans une histoire que je ne peux contrôler. Elle est si attentive et douce avec moi, peut-être son instinct de docteur?

Je suis confuse mais j'essaye d'oublier ce sentiment, j'y mets toutes mes forces. Je regarde Elwing et je lui dis:

"Tu sais, je ne suis une fée que depuis un mois et quelques. Je suis très mais vraiment très novice en la matière. J'avais peur qu'en arrivant ici, dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau monde, je m'y perdrai et me retrouverai seule. Il y'a des jours ou on ne peut pas être a 100% optimiste. C'est pour ça..."

Je m'arrête et me dirige vers elle avec les joues aussi rose qu'une pêche. Je m'incline en faisant attention au chat et continue a dire:

"Que je te dis merci pour cette journée, elle sera inoubliable pour moi!"

Les lampadaires éclairent faiblement la route et je sens déjà l'odeur salée de la mer. On approche!

Il y avait donc bien un lien … Restait à déterminer lequel, mais ça, c'était beaucoup plus compliqué. Et puis cette histoire ne la regardait pas à ce point-là. Diane ne semblait pas en danger, elle n'avait pas à s'immiscer plus que ça dans sa vie privée en lui demandant si elle avait un lien quelconque avec Mila et ces fées millénaires. Ca ne la concernait pas, quoi qu'elle puisse en penser, à moins bien sûr que Diane ne décide de la mettre dans la confidence, si confidences il y avait. La fée n'avait en effet pas l'air d'en savoir beaucoup plus qu'elle. Elwing nota dans un coin de sa tête de faire une recherche sur les effets psychologiques de la magie entre descendants et ancêtres, peut-être avait-elle un lien de parenté avec Mila expliquant ces « visions » … Elle décida de ne pas en parler à Diane. Après tout, ce n'étaient que des conjectures, et elle risquerait de lui donner un faux-espoir de piste, ce qui ne serait vraiment pas sympa. Elle resta donc silencieuse et songeuse sur le sujet, mais pas sur le caractère novice de la jeune fée.

« Même les plus grands de ce monde ont été novices un jour ou l'autre. L'important est de garder confiance en soi. »

Qu'elle soit fée depuis un mois et demi ou depuis une semaine, cela n'avait pas grande importance, les progrès ne dépendaient pas du nombre de jours. Cela dit, Elwing était impressionnée par sa motivation. Elle se souvenait d'elle, un mois et demi après son entrée l'académie, elle était loin de chercher des livres de médecine … Elle était d'ailleurs loin de s'intéresser à la médecine à l'époque.

Diane la remercia de la journée, ce à quoi Elwing répondit par un sourire.

« Mais de rien, le plaisir fut partagé. »

Elles étaient arrivées à l'embarcadère, la dernière navette en partance les attendaient, amarrées au quai, un vieil homme solitaire assis à l'avant de son navire. Les deux jeunes femmes montèrent dans le bateau et s'installèrent alors que celui-ci levait l'ancre. Ainsi posées dans l'obscurité et le silence, Elwing se tourna soudain vers Diane.

« Que dirais-tu ne nous revoir bientôt, quelque part ? »

Il était certain qu'elles se reverraient, mais tant qu'à faire, autant ne pas attendre un autre coup de main du Destin et se prendre un peu en main. Alors pourquoi ne pas décider de quand se revoir, et de où ? Elles pourraient même se voir chez l'une d'elle … Hum, peut-être attendre la troisième rencontre pour ça.

En tous cas, pour leur sécurité pécuniaire, mieux vaudrait pour elles éviter les endroits avec magasins ...

Je suis toute heureuse de sa proposition! Je suis si excitée que je ne tiens plus en place. Je réponds spontanément a la suggestion:

"Tres bonne idée! On pourrait s'appeler pour décider de l'endroit qu'en penses-tu? Le temps de trouver un lieu!"

Je prends un bout de mon carnet qui se trouve au fond de mon sac. J'écris le numéro avec soin car le bateau bouge au grès des vagues. Je m'exclame:

"Voila! On pourra s'appeler comme ça et tu peux me contacter quand tu veux, même a 3 heures du matin!"

Je dis ça car pour rien au monde je ne raterai un moment avec elle. Je m'attache trop, je m'attache trop....

La lune brille haut dans le ciel étoilé et les vagues émettent un son doux et apaisant. Le batelier n'a pas changé, toujours aussi bavard que ce matin.

On accoste 30 minutes après, le temps est si calme que le temps a paru courir.
Je prends un peu de distance du quai et m'arrête pour dire au revoir a Elwing. Je lui dois toute ma gratitude pour cette charmante journée et pour les bons moments de rigolade entre nous. Je suis triste et heureuse en même temps car je déteste les scènes d'adieu, c'est mon pire cauchemar après la fin des sucettes, les films d'amour, les cours de maths..... Je n'aime pas grand-chose on dirait. Je prends une grande bouffée d'air frais avant de lui dire, avec une tête gênée, le fin fond de ma pensée en lui prenant la main qui, elle, sont glaciales:

"Merci encore, cela a été un plaisir de te rencontrer."

C'est ça le fin fond de mes pensées? Je n'ose rien dire, je crois avoir assez parler pour aujourd'hui.

Je lui lâche les mains avec une boule dans la gorge, j'ai envie de lui parler encore mais j'ai peur que tout a une fin. On se reverra, je suis sure! Tant qu'il y'a de la vie, il y'a de l'espoir! Mes yeux brillent d'un je ne sais quoi. J'attends qu'elle répond avant de m'en aller pour de bon.

Diane lui tendit un bout de papier sur lequel elle avait noté son numéro de téléphone. Elle semblait vraiment enthousiaste, pas une joie feinte, ce qui fit plaisir à Elwing. Une entente mutuelle, c'était tellement rare de nos jours … Heureusement, si elle avait pu tomber sur de dangereux psychopathes (une, en fait) il existait aussi des gens sympathiques. Peut-être n'était-ce pas un hasard s'ils se trouvaient tous ici … Elle laissa là les considérations philosophiques et déchira le papier en deux, marquant son numéro sur la moitié encore vide. En effet, par principe de sécurité, mieux valait que la connaissance téléphonique soit réciproque.

Encore quelques minutes de bateau et elles accostèrent. Le petit vieux leur fit signe de descendre sans un mot. Décidément, le jour où il parlerait, Elwing risquait bien de faire une crise cardiaque par surprise. Elles descendirent donc et restèrent quelques minutes face à l'autre pendant que le batelier disparaît dans la nuit pour aller on ne sait où.

Diane semble presque sur le point de pleurer, mais Elwing ne sait pas trop quoi lui dire d'autre qu'elles se reverront bientôt. Les au-revoir, ça n'a jamais vraiment été son truc. Alors elle fait ce qu'elle sait faire de mieux, sans doute : de la magie. Un petit sort pas bien compliqué qu'elle a apprit il y a bien longtemps. La tristesse des deux jeunes femmes semble s'envoler, chassée par l'espoir de la prochaine rencontre. Un sortilège d'apaisement … Elle avait oublié à quel point ça faisait du bien.

Souriante, elle souhaita une bonne nuit à la jeune fée, lui recommandant d'être prudente en rentrant chez elle, puis après un dernier au revoir, prit la route de sa maison.

[hj : walah, fini pour moi, si tu veux clôturer je t'en prie ^^]

Je lève le bras pour lui faire un geste d'adieu et marche, souriante, dans les rues de Teenage Island. Les bras chargés, d'un coté, de sacs et de l'autre de mon chaton. J'ai l'air bien maligne avec tout ça! Cette fois-ci, je ne me suis pas perdue a quelques rues de près. Je nage tout simplement dans le bonheur: En plus de ne m'être pas perdu, je me suis fait plein de nouveaux amis en comptant mon chaton.

J'ai juste envie de crier et de sauter de joie car je suis heureuse.

Je regarde la lune fixement, comme si.... elle a toutes les réponses dont j'ai besoin. Je la regarde en marchant et sans prêter attention, je me percute violemment sur un poteau. Je regarde devant moi et.... je suis prête a pleurer de rire. Je suis revenue a mon point de départ, c'est-a-dire le quai.

Je tourne sur moi-même pour me situer, comment se fait-il que je suis ici alors que je n'ai fait que marcher droit devant moi? J'ai soudainement des frissons, est-ce un autre coup de Mila? Je reste immobile, pendant quelques minutes, pour réfléchir a une solution. J'ai peur d'avoir la même surprise si je reprends mon chemin vers ma maison mais je dois faire quelque chose! Je commence a errer sans but sur le quai avec mon chaton dans les bras. Il commence a faire froid et j'ai peur pour mon Milky. Je le serre très fort contre ma poitrine et je continue a marcher sans repère.

Je commence a avoir mal aux talons et la brise du soir me glace les os. Je suis essoufflée et je me rends compte que les joies de la vie sont éphémères. Je dois toujours payer au prix fort pour mes quelques secondes de bonheur. J'en suis énervée, je veux simplement vivre alors pourquoi même ça, on ne me l'accorde pas?

Je trouverai mon chemin, je vais revenir sur mes pas et reprendre la route de tout a l'heure. Je n'ai pas a avoir peur mais a être forte!

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